Inondations « Le verger de l’Italie » sous l’eau
Des pluies intenses ont frappé la région de l’Émilie-Romagne, dans le nord de l’Italie. Les pertes agricoles sont estimées à 1,5 milliard d’euros.
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Il est tombé en quelques heures l’équivalent de six mois de précipitations sur le nord de l’Italie. Des inondations que le pays n’a pas connu depuis un siècle. En seulement 24 heures, le niveau du Pô a augmenté de 1,5 mètre. L’Émilie-Romagne, dont la capitale régionale est Bologne, est particulièrement touchée, même si des dégâts ont été constatés en Toscane et dans la région des Marches. Les autorités comptabilisent déjà 14 morts et 36 000 évacués. Le secteur de l’agriculture ressort particulièrement meurtri par cette catastrophe qui a ravagé le « verger » de la péninsule italienne.
5 000 exploitations dévastées
Les inondations auraient dévasté plus de 5 000 exploitations agricoles, ce qui représenterait 1,5 milliard d’euros de pertes financières. Le 22 mai dernier, le principal syndicat agricole, la Coldiretti, a publié des premiers chiffres des dommages causés aux filières agricoles. Alors que l’Émilie-Romagne représente à elle seule un tiers de la production nationale en blé tendre, l’équivalent de 400 millions de kilos de blé aurait été perdu. Des milliers d’hectares se trouvent encore sous la boue.
La Coldiretti signale également que des milliers d’animaux seraient morts noyés : 250 000 ruminants, 400 élevages de volailles et 45 000 ruchers. En arboriculture, 15 millions de plants (pêches, nectarines, kiwis, abricots, cerises, etc.) devront être explantés puis replantés. La production en fruits est compromise pour les quatre à cinq années à venir.
Des mesures d’urgence attendues
Des dommages plus structurels ont également été signalés sur les bâtiments de ferme, les serres, ou encore les machines agricoles. « Les routes interrompues et les ponts démolis rendent difficile l’approvisionnement des animaux isolés en eau et en nourriture », rapporte également la Coldiretti. Entre les agriculteurs, les coopérateurs et les transformateurs, 50 000 emplois seraient aujourd’hui menacés.
« Il faut garantir l’arrivée des aides dans les plus brefs délais et donner à ces zones meurtries la possibilité de réparer les dégâts et de redémarrer au plus vite […] pour garantir la continuité des chaînes d’approvisionnement agricoles de la zone touchée », déclare le syndicat, qui a engagé une collecte de fonds.
Au chevet des victimes, le 22 mai 2023, la présidente du Conseil des ministres, Giorgia Meloni, a promis des exonérations fiscales aux entreprises sinistrées. Réuni le 23 mai, le Conseil des ministres aurait annoncé débloquer deux milliards d’euros d’aide d’urgence, selon l’AFP.
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